Discussion et partage d'expériences entre les marcheurs belges et français à Bruxelles...
Le service de la tranquillité de la marche : quesaco ?
Avant de commencer la discussion, Cédric, du service de la
Tranquillité du collectif belge – en termes moins aimables, du service d'ordre – a expliqué
que la manifestation de la journée avait été autorisée et négociée avec la
police belge, qui n'est pas commode, à l'en croire. Cédric a demandé que soit constitué un service de la
tranquillité avec 10 référents des différents collectifs France et
Belgique et insiste sur la nécessité de rester rassemblés, et même de façon
compacte, pour éviter tout contrôle d'identité sur les personnes.
Le
service de la Tranquillité rapidement constitué et briefé a organisé la
manifestation la mieux alignée de toutes. Du jamais vu ! La police est
restée très discrète.
Discussion
Présentation des collectifs belges
En Belgique, la situation est tendue. Il y a des grèves de la faim en cours.
Le
gouvernement procède à des régularisations de personnes sans-papier par
vague. Ce qui explique que les mouvements de sans-papiers ne soient pas
très actifs.
Pour exemple : la dernière régularisation a eu lieu
en 2009. C'est-à-dire que tous (soutiens, associations, avocats : le
réseau d'aide est important) se sont mobilisés pour que chacun puisse
présenter un dossier de demande de régularisation (de façon similaire à ce qui s'est
passé en 2006 en France avec la circulaire Sarkozy sur la régularisation des
familles qui avait mobilisé le réseau des écoles et conduit à la naissance du mouvement
RESF).
A ce jour, en 2012, beaucoup de ceux qui ont déposé un
dossier à l'Office des Etrangers de Bruxelles, n'ont toujours pas reçu
de réponse. Dans l'attente, ils n'osent pas s'engager dans la lutte. Ce
qui explique la faible mobilisation des collectifs de sans-papiers.
En
Belgique, on déplore la division des sans-papiers : à cause des
différents statuts (travailleurs, demandeurs d'asile...) et à cause des
différents pays d'origine, entre autres choses.
Pour les
régularisations qui se font sur des critères de travail, il faut
présenter un contrat de travail, une couverture sociale, des moyens
suffisants et travailler 3 ans pour le même employeur, ce qui rend les
travailleurs corvéables à merci. On voit même des patrons peu scrupuleux
faire payer aux sans-papiers les cotisations sociales patronales à leur
place.
L'intention du gouvernement est nette : précariser les sans-papiers et empêcher la lutte.
Interpellation des associations de migrants (régularisés).
Elles
sont actives en Belgique, mais trop loin de la politique. Elles
proposent, en général, surtout des activités d'alphabétisation ou
culturelles. Ce n'est pas suffisant pour aider les migrants à obtenir
la régularisation et le maintien au séjour. Peut-être que le pouvoir de
mobiliser les associations de migrants revient-il aux sans-papiers
eux-mêmes.
Présentation des collectifs parisiens
Il faut changer la loi !
A
Paris aussi, la mobilisation est difficile. Une fois régularisées, les
personnes se désolidarisent de la lutte. Et pourtant le permis de séjour
est PRECAIRE ! (un an renouvelable).
Pour DROITS DEVANT ! il faut se battre contre le racket des cotisations sociales. C'est une de leurs principales missions.
Interpellation des gouvernements des pays d'origine.
Ils sont mis
en cause pour leur collaboration avec les gouvernements européens quand
ils signent les laisser-passers et permettent ainsi les expulsions de
leurs ressortissants.
Objectifs de la marche.
De la nécessité de l'autonomie des luttes.
De
la nécessité de discuter, que chacun s'exprime, d'échanger les idées,
de se rencontrer et de structurer un mouvement européen.
La décision
de faire la marche, maintenant que celle-ci est en route, c'est d'en
faire une première et d'en préparer d'autres plus étoffées qui pourront
suivre.
Elle doit servir à structurer une organisation internationale .
Il
est important de rendre cette marche européenne bien visible et
d'éviter les discriminations par nationalité ou pays d'origine.
Les grandes questions à se poser :
Pourquoi sommes-nous sans papiers ?
Il y a une réflexion à mener.
Est-ce la (seule) voie pour mener une vie stable ?
Bruxelles, le 3 juin 2012,
Marie
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