mercredi 6 juin 2012

Compte-rendu : Journée du 3 juin, discussion collectifs belges et français, Bruxelles (Belgique)

Discussion et partage d'expériences entre les marcheurs belges et français à Bruxelles... 

Le service de la tranquillité de la marche : quesaco ?

Avant de commencer la discussion, Cédric, du service de la Tranquillité du collectif belge – en termes moins aimables, du service d'ordre ­­– a expliqué que la manifestation de la journée avait été autorisée et négociée avec la police belge, qui n'est pas commode, à l'en croire. Cédric a demandé que soit constitué un service de la tranquillité avec 10 référents des différents collectifs France et Belgique et insiste sur la nécessité de rester rassemblés, et même de façon compacte, pour éviter tout contrôle d'identité sur les personnes.
Le service de la Tranquillité rapidement constitué et briefé a organisé la manifestation la mieux alignée de toutes. Du jamais vu ! La police est restée très discrète. 


Discussion

Présentation des collectifs belges
En Belgique, la situation est tendue. Il y a des grèves de la faim en cours.
Le gouvernement procède à des régularisations de personnes sans-papier par vague. Ce qui explique que les mouvements de sans-papiers ne soient pas très actifs.

Pour exemple : la dernière régularisation a eu lieu en 2009. C'est-à-dire que tous (soutiens, associations, avocats : le réseau d'aide est important) se sont mobilisés pour que chacun puisse présenter un dossier de demande de régularisation (de façon similaire à ce qui s'est passé en 2006 en France avec la circulaire Sarkozy sur la régularisation des familles qui avait mobilisé le réseau des écoles et conduit à la naissance du mouvement RESF).
A ce jour, en 2012, beaucoup de ceux qui ont déposé un dossier à l'Office des Etrangers de Bruxelles, n'ont toujours pas reçu de réponse. Dans l'attente, ils n'osent pas s'engager dans la lutte. Ce qui explique la faible mobilisation des collectifs de sans-papiers.

En Belgique, on déplore la division des sans-papiers : à cause des différents statuts (travailleurs, demandeurs d'asile...) et à cause des différents pays d'origine, entre autres choses.

Pour les régularisations qui se font sur des critères de travail, il faut présenter un contrat de travail, une couverture sociale, des moyens suffisants et travailler 3 ans pour le même employeur, ce qui rend les travailleurs corvéables à merci. On voit même des patrons peu scrupuleux faire payer aux sans-papiers les cotisations sociales patronales à leur place.

L'intention du gouvernement est nette : précariser les sans-papiers et empêcher la lutte.

Interpellation des associations de migrants (régularisés).
Elles sont actives en Belgique, mais trop loin de la politique. Elles proposent, en général, surtout des activités d'alphabétisation ou culturelles. Ce n'est pas suffisant pour aider les migrants à obtenir la régularisation et le maintien au séjour. Peut-être que le pouvoir de mobiliser les associations de migrants revient-il aux sans-papiers eux-mêmes.

Présentation des collectifs parisiens
Il faut changer la loi !
A Paris aussi, la mobilisation est difficile. Une fois régularisées, les personnes se désolidarisent de la lutte. Et pourtant le permis de séjour est PRECAIRE ! (un an renouvelable).

Pour DROITS DEVANT ! il faut se battre contre le racket des cotisations sociales. C'est une de leurs principales missions.

Interpellation des gouvernements des pays d'origine.
Ils sont mis en cause pour leur collaboration avec les gouvernements européens quand ils signent les laisser-passers et permettent ainsi les expulsions de leurs ressortissants.

Objectifs de la marche.
De la nécessité de l'autonomie des luttes.
De la nécessité de discuter, que chacun s'exprime, d'échanger les idées, de se rencontrer et de structurer un mouvement européen.
La décision de faire la marche, maintenant que celle-ci est en route, c'est d'en faire une première et d'en préparer d'autres plus étoffées qui pourront suivre.
Elle doit servir à structurer une organisation internationale .
Il est important de rendre cette marche européenne bien visible et d'éviter les discriminations par nationalité ou pays d'origine.

Les grandes questions à se poser :
Pourquoi sommes-nous sans papiers ?
Il y a une réflexion à mener.
Est-ce la (seule) voie pour mener une vie stable ?

Bruxelles, le 3 juin 2012,
Marie

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