Glané sur la route, un petit témoignage...

Du ménage...

Les marcheurs installés pour la nuit dans un gymnase.
Quelque part sur une route d'Europe, juin 2012.

Quand elle a appris que 130 personnes mangeraient, se laveraient, dormiraient dans le gymnase qu'elle entretient, la femme de ménage a été paniquée. Elle est passée le soir, alors que nous dinions. Je la revois encore les bras ballants et bouche bée. J'ai cru qu'elle s'inquiétait, que quelque chose n'allait pas et me suis empressée d'aller vers elle. « Ça fait beaucoup de monde, mais ça a l'air de bien se passer... » puis elle s'est enquis: avions-nous assez de serpillières etc. et nous avons parlé de la marche.

Quand deux jours plus tard, elle est venue chercher la clé du gymnase, elle était encore plus bras ballants et bouche bée... elle n'avait jamais vu son gymnase aussi propre. Tout était rangé, nettoyé, impeccable. « D'habitude, alors qu'ils sont moins nombreux et restent moins longtemps, j'ai toujours beaucoup de travail, mais là, on voit bien qu'ils ont l'habitude. D'ailleurs mon fils qui est responsable dans une maison d'intérim me dit souvent qu'il aime bien travailler avec les immigrés avec ou sans papiers, parce qu'ils sont travailleurs et réglo. Là, je comprends ce qu'il veut dire et je suis de son avis, ces gens-là méritent vraiment qu'on les respecte et les embauche, j'espère qu'ils auront leurs papiers, ils les méritent... »